mardi 20 janvier 2015

ADIEU CARON, ON T’AIMAIT BIEN QUAND MÊME !

L’AYATOLLAH CARON, OU LE GÉNÉRAL EN CHEF DE L’ARMÉE DES INDIGNÉS EN CROISADE PERMANENTE, VIENT DE NOUS QUITTER EN PRENANT LA POUDRE D'ESCAMPETTE

Ce salopard s’esbigne au moment où j’étais en train de lui tailler un chouette de costard. Voici ce que j’en disais (attention, c’est tout chaud, faut-il vous l’envelopper ?) :

Il s’appelle Caron. Il a un prénom germanique : Aymeric. Il intervient dans l’émission de Laurent Ruquier — « On n’est pas couché » —, au côté de Léa Salamé, qui rappellerait la divine Salomé tant elle excelle dans la danse du ventre, sans trop se dévoiler. 
Caron, un drôle de larron qu’il est facile d’identifier : il a une ample chevelure brune, qui grisonne, et il porte barbe et moustache. Si ce n’était faire injure à Jésus de Nazareth, je dirais qu’il a une (assez) belle tête de Christ, sauf, ai-je cru comprendre, qu’il est libre penseur, voire athée. Par ailleurs, il se dit végétarien, mais il a un appétit d’ogre pour croquer, et plus généralement dévorer, l’invité politique de l’émission. Car il pratique l’interview au canon, et il cartonne en s’appuyant sur des dossiers si fouillés qu’ils sentent le frelaté. Il se prétend journaliste, mais il se conduit en procureur : il assène ses arguments avec force, en se fondant sur des présupposés comme s’ils avaient valeur de vérité révélée. En cela, il a tout le profil d’un ayatollah et d’un officier au combat. Il pourrait s’exprimer à titre personnel, mais il est tellement illuminé qu’il se croit investi d’une mission, en parlant au nom des déshérités, des humiliés et des indignés. Ce faisant, il ferraille farouchement, jusqu’à l’emportement, porté par des idées, certes généreuses, mais qui sont celles d’une vision ô combien surannée ! Face à des opposants de droite, il est mélenchonien ; face à des opposants de gauche, il est mitterrandien ; face à des lepénistes, avérés ou rêvés, il est parkinsonien. Dans ces moments-là, vert de rage, tremblant, presque la bave aux lèvres, il est dans tout ses états, pour ainsi dire dostoïevskien, et commettrait un crime s’il ne craignait le châtiment.

Et ce diablotin de Ruquier, ébranlé par je ne sais quel fluide glacial, de se dandiner sur sa chaise devant ces échauffourées dignes du théâtre de Guignol ! Le but de cette comédie vaudevillesque ? Le pourquoi de cette mascarade télévisuelle ? Ben, de faire de l’audience, coco !
Caron, sa consœur Salamé, et leur animateur préféré feraient mieux de se moquer des pseudo-socialos au pouvoir qui se croient déjà arrivés au sommet de la courbe de popularité parce que les joyeux lurons d’un hebdo nommé Charlie leur ont offert la rédemption sur un plateau d’argent en se sacrifiant eux-mêmes pour pas un rond. 
Funeste consolation ! Ces héroïques suicidés nous auront gratifié, nous le peuple de France, d’une immense et indélébile émotion.

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