mercredi 25 février 2015

PHILIPPE DE VILLIERS EST-IL POLITIQUEMENT MORT ?

Surnommé tantôt l’Agité du bocage, tantôt le Fou du Puy, voire l’imposteur de la Vendée, Philippe de Villiers a aujourd’hui son avenir politique derrière lui. Ce n’est pas un homme fini, mais c’est un has been vieillissant qui a trouvé refuge dans un théâtre à ciel ouvert où, hélas pour lui ! il n’est pas la vedette, tout juste un bénévole parmi d’autres. Dur destin pour cet ancien jeune loup de la maison Giscard que d’avoir été condamné à mordre la poussière dans des circonstances dramatiques, et outrageantes, qui ont ébranlé son honneur et terni la réputation de sa famille. Le voilà désormais réduit à vivre enfermé dans le donjon d’un château en ruines, qui lui tient lieu de tour d’ivoire. Sans doute ne méritait-il pas ça, mais il porte la responsabilité de cet état de fait. Il paie ainsi le prix d’une impudence et d’une insolence qui auront été la marque de son parcours politicien. Il aurait pu vaincre joliment à la loyale, il a péri avant de triompher, par trop de fourberie et de témérité.
Mais ce n’est pas là où il aura le plus failli. Sa faute, sa plus grande faute, c’est d’avoir surestimé son talent de bateleur, et de s’être comporté en usurpateur. Oui, Villiers, vous n’étiez pas habilité à vous faire le suprême représentant du peuple vendéen ni à vous servir de notre mémoire pour asseoir votre ambition nationale. Vous le savez, j’espère, du moins vous l’ai-je suffisamment dit et écrit : vous n’êtes pas à proprement parler des nôtres. Si certains de vos ascendants se sont distingués sur les champs de bataille, et notamment durant la guerre de 14-18, jusqu’à y laisser leur vie, aucun de vos aïeux de sang bleu n’a combattu aux côtés des « Blancs » (les paysans insurgés), sous la Convention, au sein de l’Armée catholique et royale, alors que mes vilains d’ancêtres s’opposaient vaillamment aux troupes républicaines (les « Bleus ») qui répandaient La Terreur sur le territoire de la Vendée militaire. À ce moment crucial de notre histoire, les vôtres ne faisaient pas partie de ces nobles aristocrates que les miens (les valeureux sans-grade) avaient admis comme chefs, et qui, pour la plupart, succombèrent en héros, tandis que la piétaille tombaient courageusement dans leur sillage. Je vous fais grâce du reste, le carnage qui s’ensuivit où, après les hommes, ce furent les femmes et les enfants que l’on massacra. Je suis, pour ma part, un descendant de l’un de ces illustres combattants, qui, bien que borgne et estropié, vécut assez longtemps pour fonder une famille et faire en sorte que mon nom apparaisse dans la généalogie des Rondeau (patronyme de ma mère).
Pour les indignés de métier et les droit-de-l’hommistes professionnels, mais surtout pour les passionnés d’histoire, voici un article très documenté sur « les guerres de Vendée » :

Villiers, je pourrais vous en parler pendant des heures. Je le connais si bien et je l’aime tellement que j’en ai fait un personnage de roman. Pas pour lui rendre hommage ni lui faire plaisir, seulement pour en dire du mal, avec, toutefois, une certaine élégance dans le style (voir extrait plus loin). C’est pas bien ? Oh que oui ! c’est pas bien du tout pour un bon catholique comme moi, mais il est lui-même si méchant quand il veut, que l’on ne doit pas se priver de le malmener quand on peut. Or là, dans ce roman intitulé Au-delà des apparences, je m’en suis donné à cœur joie, à travers un certain Adrien de Frontigny qui lui ressemble comme un quasi-frère. Ce roman a eu un certain succès en Vendée, jusqu’au moment où Villiers et ses sbires ont tout mis en œuvre pour empêcher sa diffusion. Et quand un monsieur de son calibre [En 1986, Jacques Chirac, Premier ministre de François Mitterrand, en a fait son secrétaire d’État à la culture et à la communication. En 1991, fort de cette notoriété, Villiers a alors créé « Combat pour les valeurs » un mouvement très droitier, souverainiste et moralisateur.], qui règne en maître sur un département et bien au-delà, vous a dans le nez (et quel nez !), je vous prie de croire que vous êtes vite laminé.
Vous le preniez peut-être pour un gentil et un blagueur ? Détrompez-vous, quand M. Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon, dit Philippe de Villiers, s’en prend à vous, à côté, la chasse aux sorcières, c’est une plaisanterie. Pas tendre l’aristo ! Risque-tout en plus, quitte à être mêlé à des affaires plus que troublantes. Par exemple, en 1988, celle du directeur général des services du département de la Vendée, qui, brutalement limogé par l’élu de son cœur (son ami Philippe !), s’est rien moins que suicidé dans le bureau de son maître, sans que l’on ne sache trop pourquoi. Des hypothèses en tout genre ont circulé, un livre est même paru (et fut illico retiré de la circulation) qui relatait ce fait divers plus ou moins passionnel. Bref, vous obtiendrez des explications auprès de l’ex-premier flic de France, au délicieux accent méridional, « l’homme qui voulait terroriser les terroristes », M. Charles Pasqua, l’associé de Philippe de Villiers au sein du Rassemblement pour la France (RPF), qui en sait plus que personne sur tout le monde. Lui, le cofondateur du Service d’action civique (le trop fameux SAC, une sorte de police parallèle, un nid de barbouzes gaullistes), dont le passé sulfureux se perd dans l’ombre, tant il est entouré de secrets. En 1999, justement, pour une question de gros sous, une querelle s’est installée entre Pasqua et Villiers, qui mit face à face le finaud de Vendée et le madré de Corse. Une nouille contre un macaroni, une scène d’un western spaghetti sans la musique d’Ennio Morricone. Inutile de vous dire que l’ami Charles n’a pas eu besoin de se montrer un tantinet menaçant envers la famille Villiers pour que son compère Philippe rende les armes, se réfugie dans son logis campagnard et se mette sous la protection d’un quarteron de policiers.

Quant à moi, pour revenir à notre sujet (la razzia sur mon roman Au-delà des apparences), hormis ma fougue et mon audace, je ne disposais d’aucune force de frappe pour riposter à l’homme par qui l’échec de mon livre est arrivé.

Et voilà ! On en revient toujours aux livres, et forcément aux miens puisque ce blog, qui est avant tout une formidable illustration de la liberté d’expression, a aussi pour mission de vanter les mérites de l’écrivain Jean-Pierre Raison.


Couverture de mon roman

Informations sur mon roman
(dont le « coup de cœur » de Jérôme Garcin dans Le Nouvel Observateur du 23-29 mai 2002) http://www.amazon.fr/Au-delà-apparences-Jean-Pierre-Raison/dp/291334352X

Extrait de mon roman

Au-delà des apparences, publié en mars 2002, a été écrit en 1999-2000. Il s’intitulait initialement Il faut sauver le soldat Henri Jaquelain. Ce passage sur Arnaud de Frontigny, la doublure de Villiers, a donc quinze ans d’âge, et il n’a pas du tout vieilli. Je le considère comme un morceau de bravoure, et je ne me lasse pas de le lire. J’ose espérer que vous partagerez mon point de vue. Je ne parle pas de bravoure au regard de la dangerosité du personnage, même si M. le Vicomte bénéficie d’un notable entregent, jouit d’une considérable influence et conserve une redoutable capacité de nuire. Non, je me situe sur un plan strictement littéraire, et je trouve que se dégagent de ces pages une force et un souffle qui aujourd’hui me bluffent. Certes, je suis encore capable d’accoucher d’aussi belles envolées, mais peut-être pas avec autant de sincérité et de profondeur que dans cet extrait de près de dix pages. Imaginez un André Malraux qui mettrait son éloquence au service de ce texte émouvant et déchirant.
Si l’occasion vous est donnée de reprendre cet écrit, soyez courtois et ayez l’obligeance de me citer en ajoutant le copyright (© Jean-Pierre Raison). Ce sera d’ailleurs pour vous la meilleure manière de vous protéger du sire de Villiers. Car moi, je ne crains rien, puisque, privilège du romancier, je m’abrite derrière le dénommé Adrien de Frontigny, un personnage qui n’existait pas avant que je veuille bien l’inventer. C’est cela un romancier, un monsieur qui a ce pouvoir de donner naissance à toutes espèces de personnages, y compris aux plus détestables dans lesquels je ne range pas « ce cher Philippe » que les aléas de la vie ont déjà suffisamment puni pour que je ne le voue pas en plus aux gémonies.

LA SALVE QUI POURRAIT TUER 
SI ELLE N’ÉTAIT PAS TIRÉE AVEC DES BALLES À BLANC 
(« BLANCS » COMME LES « INSURGÉS VENDÉENS DE 1793 »)

Le « petit beur vendéen » Philippe de Villiers, alias le vrai-faux « Vendéen de souche »,
Eh oui ! Pas « pur jus » ni bonne pâte, le petit LU, car ce filou de Villiers a des origines mélangées, on nage en pleine mixité. Vous pouvez signaler mes propos insoutenables, abjects et ignominieux aux grandes consciences et aux belles âmes qui vont s’empresser de hurler au racisme, à la xénophobie, à la franchouillardise et à la beaufrerie, sinon à la beaufitude (merci l’ami Cabu !). À ces gendarmes de « la pensée unique », ces pourchasseurs du « politiquement incorrect », ces ennemis de la liberté d’expression, tous des infâmes qui vont se faire royalement piéger en prenant la défense « d’une graine de facho qui, en Mai-68, avec ses compères petits-bourgeois Madelin et Longuet, maniaient la barre de fer face aux tenants de l’enclume et du marteau, les gauchistes issus du caniveau qui eux préféraient se saisir des pierres d’en bas au ras du pavé ». Phrase tirée de mon récit autobiographique intitulé L’écriture est une drogue dure — page 58. http://www.leseditionsdunet.com/autobiographie/1606-l-ecriture-est-une-drogue-dure-jean-pierre-raison-9782312014883.html          
celui dont les ancêtres ne se sont pas illustrés entre 1793 et 1796 durant les terribles guerres de Vendée, pouvait être légitimement fier d’avoir conçu et mis en scène la Cinéscénie du Puy du Fou. Certes, il avait réalisé cette fresque provinciale avec le concours de quelque 2000 bénévoles. À ce compte-là, mon cher Vicomte, j’en connais qui auraient déplacé des montagnes. Vous, après avoir créé le meilleur — cet éblouissant spectacle nocturne à vocation culturelle —, vous êtes tombé dans le pire en concoctant ce parc de loisirs à vocation historique, en train de devenir un grotesque et phénoménal « Villiers Land » qui défigure une superbe colline de notre haut bocage. Quand allez-vous raser les moulins et la chapelle de la butte des Alouettes ? Quand allez-vous déboulonner le sublime Archange qui surmonte le clocher de l’Église de Saint-Michel-Mont-Mercure, point culminant de notre département ? Pourquoi ne pas ériger sur nos coteaux de gigantesques éoliennes en forme de croix ou des antennes relais aux allures de tour Eiffel ? Pourquoi, enfin, ne pas édifier sur l’une de nos hauteurs ou sur l’un de nos promontoires, une statue en votre honneur et à votre gloire ?
Promis juré, je n’irai pas vomir au pied de votre monument, seulement déposer une foisonnante gerbe d’orties glanées dans un petit champ abandonné aux rêveurs, à l’écart de la civilisation marchande. Car, sans jouer à l’écolo bobo-baba cool, je suis quelqu’un qui respecte l’environnement et qui se pique d’aimer la nature sauvage, dans toute sa splendeur, et dans son plus simple appareil, telle qu’elle devait être à l’origine du monde, au temps d’Adam et Ève.

Votre bienheureux Jean-Pierre, un vrai Vendéen, celui-là !

Nota. Voir sur Internet

2 commentaires:

  1. Bonjour Monsieur Raison,

    Cette obsession envers Philippe n'est-elle pas liée à un puissant complexe d'infériorité dont vous souffrez à son égard ?

    L'écrivain raté que vous êtes n'arrive évidemment pas à la cheville dudit sieur de Villiers.

    N'étant pas un admirateur de ce personnage aux idées que je réprouve, on ne peut lui dénier ses innombrables succès.

    D'abord comme jeune énarque (excuser du peu, l'ENA qu'il a passé haut la main, sans doute le concours le plus sélectif de France) où en 1978 il décide de faire d'une ruine un spectacle de son et lumière en plein air jamais réalisé jusqu'à maintenant : le Puy du Fou.

    Avec les années, ce parc d'attraction a connu un succès phénoménal avec à l'heure actuel plus de 2 millions de visiteurs annuel et plus de 100 millions de CA créant 4000 emplois directs et indirects dans le département.

    Sans doute la plus grande oeuvre de sa vie, le PDF dont le vicomte continue bénévolement d'écrire les spectacles a été plusieurs fois récompensé par des prix internationaux.

    Que dire des autres succès incontestable de Monsieur de Villiers ? de la création de la radio Alouette qui cartonne ? des écoles Sciences Com et ICES ? de l'événement planétaire que constitue le Vendée Globe ?

    A la tête de la Vendée pendant 22 ans, il a fait de ce territoire un département dynamique où le taux de chômage est parmi le plus faible de France.

    Sous sa présidence, la Vendée a été désenclavée et est sortie de son anonymat.

    Enfin, loin d'être oisif depuis qu'il a quitté la politique, en plus de l'écriture de scénarios pour le PDF, Monsieur de Villiers à écrit de nombreux livres des romans historiques, des témoignages politiques et j'en passe.

    A la différence de vous, ces livres ont été des véritable succès en librairie, énièmes succès qui couronnent une vie déjà bien remplie.

    Alors oui Monsieur Raison, tout cela fait beaucoup pour un seul homme, il pourrait en laisser un peu aux autres mais que voulez vous le génie écrase tout, et Monsieur de Villiers, ne vous en déplaise, en est l'expression.

    Trêve de jalousies Monsieur Raison, voyez la réalité en face !!

    Jean du Bol, vendéen et fier de l'être

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    1. Cher Monsieur « Jean du Bol »,

      Je ne suis sans doute pas très futé, mais je ne maîtrise pas très bien l’usage de mon blog.
      La preuve, je ne découvre qu’aujourd’hui votre excellent commentaire.
      Quel dommage que vous vous soyez retranché derrière un pseudonyme ! À vous croire, je ne suis qu’un pauvre écrivain raté et un polémiste pitoyable. Pourquoi pas !
      Sauf que moi, je ne me réfugie pas derrière un pseudo pour m’exprimer. J’use vraiment de ma liberté d’expression. J’assume mes propos en les signant.
      « Votre » Villiers n’est pas du tout le mien. Quitte à vous déplaire, pour moi, « Votre » Villiers est un IMPOSTEUR et un USURPATEUR, CAR IL N’EST PAS D’ORIGINES VENDÉENNES. Aucun de ses ancêtres n’a combattu durant les guerres de Vendée. Moi, mon arrière-arrière-arrière-grand-père maternel, le bien nommé Victor Rondeau, s’est particulièrement illustré lors de la bataille de Luçon, en août 1793. Il en est même sorti blessé et estropié.

      Sur ce, cher Monsieur « Jean du Bol », je vous salue bien.

      Jean-Pierre Raison, Vendéen pure souche et pur jus.

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