Je n’ai pas pour habitude de parler de moi dans ce blog (pourquoi vous riez ?), et encore moins d’agrémenter mes propos de photos très personnelles.
Eh bien, nous allons déroger à la règle !
Houellebecq et Raison,
les deux pourraient faire la paire, mais la paire de quoi ?
Sucé-sur-Erdre, en Loire-Atlantique. Dimanche 28 juin 2015.
Trente secondes avant, j’avais les cheveux ébouriffés (mais pas bouclés, hélas !) de Chateaubriand, sur ce fameux tableau d’Anne-Louis Girodet (ci-dessous), et, on l’imagine aisément, je n’étais pas plus beau pour autant.
Chateaubriand méditant sur les ruines de Rome. |
Michel Houellebecq à l’âge de 55 ans (en 2011). |
Et ne croyez pas que j’aie choisi la plus moche des photos de Michel,
sinon j’aurais pu retenir celle-ci :
Elle m’avait donc dit qu’il y avait quelque chose de Houellebecq en moi, quand j’aurais préféré qu’elle m’eût trouvé un petit air du Tennessee de la chanson de Johnny, Tennessee Williams, of course [l’auteur d’« Un tramway nommé désir » et de « La chatte sur un toit brûlant (qué calor, alors !)], encore que ses moustaches, à TW, ne valent pas celles de Clark Gable, son sourire non plus.
Bref, cet amalgame entre Houellebecq et Tennessee m’enflamma l’esprit et m’expédia illico aux États-Unis.
Bref, cet amalgame entre Houellebecq et Tennessee m’enflamma l’esprit et m’expédia illico aux États-Unis.
Dans quel état suis-je donc pour que ma compagne me Houellebecquise ainsi, telle fut la question qui me tarabusta, et pour moi ce fut matière à délirer, voire à me surpasser en cogitant ce qui suit (réservé au bac + 17 et interdit aux moins de 10 ans) :
Physiquement, je ne suis peut-être pas en parfait état, mais dans quel état serais-je si, par je ne sais quelle catastrophe, mon prochain livre ne devait pas paraître ? Plus près de Houellebecq à picrate que de Gainsbar à cocktails ? Proche de l’Ohio ou du Con… necticut et du Missouri… jaune ? Si mon éditeur est victime des effets collatéraux de la crise de l’euro suite à nos héros de la tragédie grecque, serai-je une âme en Penn… sylvanie, avec une drôle de Minne… sota, en train d’implorer Dieu ou Ala… bama. En quête d’un toit et cherchant refuge tantôt auprès de ma Caroline du Nord, tantôt auprès de ma Caroline du Sud. À moins que je ne me tourne vers mes amis Mary… Land et Louis…Iane, qui m’ont perdu de vue. N’empêche que je ne serai plus très beau à voir ! Moi, le colosse de Rhode Island, j’aurai le Nebraska (nez braqué) sur mes godasses, et le moral dans les socquettes en plein Massachusetts.
Alors oui, si les choses tournent vraiment si mal pour moi, je serai conduit à prendre la direction du Sud. J’irai là où mon destin m’attend, me noyer dans le Mississippi, en songeant à ma Lillinois chérie et à Georgie le fis maudit, tout en chantant comme Charles du… Montana, la ballade des gars du Texas perdus en plein Colorado. Du coup, il y aura sûrement en moi, l’itinérant, quelque chose d’inhérent au Tennessee, mais je serai en fait comme un Indien dans l’Indiana, un peigne-cul en chemise Lacoste à Hawaï et en jean Levi’s dans le New Jersey, ou encore comme cet hurluberlu de Berlusconi… se cognant la tête contre les murs du pénitencier de l’Arizona.
Et puis viendra le moment de dire A…Maine, à moins que croisant le Messie déguisé en anachorète au fin fond de l’Utah, du Wyoming ou de l’Oregon, ou bien l’inénarrable « J.-C. » VanDamme expliquant sa théorie sur l’« aware » à des péquenots du Delaware, j’en revienne à l’état primitif, à cet état de nature dont je n’aurais jamais dû sortir. Alors là, oui, il sera temps pour moi d’échanger ma tête de neuneu contre une binette à la Houellebecq, de changer de nom et d’identité, par exemple d’américaniser mon patronyme, d’entrer dans la peau de John-Peter Reason en me gardant, quand même, de ne pas sombrer dans la folie du serial criminal Charles Manson, l’homme qui tua Sharon Tate, l’épouse de Roman Polanski. Une sublime Sharon Tate (voir ci-dessous, le magazine People) à ne pas confondre avec la non moins divine Sharon Stone of the States.
Sharon Tate en couverture du magazine américain People de septembre 2014 |
Bon, c’est promis, j’arrête les psychostimulants, dès demain je consulte un neuro(psy) à deux balles (économie de Sécu oblige), parce que je ne peux pas continuer à dérailler à toute berzingue sous prétexte que j’entends siffler le train du succès éditorial avec mon futur best-seller dont vous aurez bientôt la primeur.
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