Notons déjà que ce recueil de textes (récits, nouvelles et tranches de vie) est à l’honneur dans le newsmagazine « L’Obs » du jeudi 6 juillet 2017, où l’éminent critique littéraire Jérôme Garcin lui consacre un article plus qu’élogieux, et joliment titré « Non sans raison ». Ci-dessous, l’article d’origine, sur une colonne, et le même article mis en page (par l’auteur) sur deux colonnes :
Notons aussi que cet ouvrage, qui pourrait être évoqué sur France Inter, dans la célèbre émission littéraire « Le Masque et la Plume », a des chances d’entrer dans la deuxième sélection du prix Renaudot qui aura lieu le 4 septembre prochain, chez Drouant, sous la présidence de Frédéric Beigbeder.
Au sujet de notre sémillant Frédéric Beigbeder (l’ex-directeur du mensuel « LUI »), critique au « Figaro Magazine », citons sa chronique du 2 juin 2017 intitulée « Au revoir tristesse », où il nous présente le roman d’une certaine Solveig Vialle, Des liens si touchants (Albin Michel, 160 p., 16 €).
Son papier commence très fort :
« Pour écrire son premier roman, Solveig Vialle ne s’est pas fatiguée : elle a entièrement copié le premier roman de François Sagan. Des liens si touchants, c’est Bonjour tristesse version 2017 : la narratrice se prénomme Cécile, elle adore son playboy, et, par inadvertance son « complot de petite fille » va déclencher une tragédie sur la Côte d’Azur. Elle assume son inconséquence dans une histoire perversement balnéaire. J’ai failli jeter ce livre dans la piscine de l’hôtel Martinez tant j’étais exaspéré par ce que Marie N’Diaye baptise autrefois « singerie » pour ne pas employer le terme juridique de plagiat. Aucune phrase n’est strictement pompée, mais tout l’univers, l’ambiance, l’intrigue sont décalqués sur le premier féminin le plus célèbre de l’après-guerre. Tel un coucou suisse, Mlle Vialle a bâti sa maison dans le nid de la jeune Sagan.
C’est bien envoyé, n’est-ce pas ! Sauf que ledit Frédéric Beigbeder n’a pas lu Un ténébreux vertige, le roman d’une autre jeune écrivaine dénommée Elsa d’Horgevil, qui, elle, revendique carrément son emprunt. Mais, elle, cette charmante et bien élevée demoiselle, a pris soin d’aviser Madame Françoise Sagan avant de commettre son « forfait ». Plus fort encore, Mlle Elsa d’Horgevil, qui débutait dans le roman, a eu la bonne idée et la sage précaution de faire appel à un « vieux routier de la littérature » pour accoucher de son projet. Un écrivain ô combien confirmé (presque dans l’antichambre de la célébrité) qui compte aujourd’hui douze livres à son actif ! Un écrivain dont on taira le nom pour ne pas entamer sa réputation (encore qu’il n’y ait rien de déshonorant à mettre en selle une jeune fille appelée à monter haut dans l’échelle littéraire), et aussi pour laisser les Sherlock Holmes du livre de faire leur travail, c’est-à-dire mener leur enquête.
Pour accréditer mes dires, voici la lettre que notre bienveillant romancier adressa en l’an 2000 à Madame Sagan :
L’ennui, pour ne pas dire le drame, c’est que Françoise Sagan, minée par la maladie, ne trouva ni la force ni le temps de répondre à cette missive pourtant fort chaleureuse et très réconfortante.
Alors ? Alors, le temps passa, beaucoup de temps, et une rencontre inopinée, mais bien venue, rapprocha l’écrivain sexagénaire et la jeune romancière. Celle-ci sauta sur cette opportunité, non point de devenir riche et célèbre, mais de faire son entrée dans le monde des lettres en juin 2014, en publiant sous son nom, Elsa d’Horgevil, ce fameux roman intitulé Un ténébreux vertige dont Les Éditions du Net et Amazon vous disent tout, ou presque.
Ci-dessous, la première de couverture du livre,
puis un document de présentation synthétique de l’ouvrage.
Et si l’on revenait à Frédéric Beigbeder sur lequel il y a beaucoup à dire, ou à redire, et notamment ceci : Monsieur est injoignable par mail, à moins d’emprunter (encore un emprunt !) des chemins de traverse qui hélas ! ne mènent nulle part.
Par exemple, cette tentative faite auprès de son frère aîné — l’un des chefs d’entreprise les plus en vue du moment (c’est faux, mais ces mots vont l’enchanter) —, par « audacia.fr ». Audacia est une société d’investissement, partenaire financier des PME familiales non cotées, solidement implantées dans leur marché. Audacia accompagne la croissance de ces sociétés françaises qui opèrent sur des marchés porteurs et mondialisés et exportent dans le monde l’excellence de la France.
Voici mon message, un peu particulier. Mon but est de frapper l’esprit d’un « dirigeant » apparemment sensé, qui plus est censé avoir un minimum d’humour, ce qui fait peut-être beaucoup pour un homme qui se verrait bien à la tête du MEDEF. Le MEDEF, ce syndicat patronal aussi rigide que la CGT et plus borné que le président du MODEM, lui-même un cabochard comme on en trouve plus, sinon chez les mélanchoniens insoumis. Bref, je m’adresse à Charles Beigbeder (de Chasteigner de La Rocheposay, par sa mère).
Mon message a pour titre tout ce qu’il y a de plus plébéien — « Du grand Charles au petit Frédéric Beigbeder » —, sauf que le vrai grand Charles, dit de Gaulle, était plus qu’un aristocrate, un grand seigneur.
Bonjour Monsieur,
Ma démarche est simple : je suis écrivain (illustre inconnu, pour l’instant, c’est-à-dire depuis quarante ans), et je voudrais assurer la promotion de votre « jeune » frère, Frédéric.
Eh oui ! Frédéric ne sait pas se vendre, j’aimerais l’aider à se sortir de l’anonymat.
Mon but ultime : faire de lui une célébrité de premier plan.
Je sais, j’aurais peut-être dû commencer par vous, mais l’entreprise n’est pas mon domaine. Mon truc à moi, c’est l’écriture et la culture, et donc le culte de la personnalité.
Merci, « Monsieur Charles » (sans aucun rapport avec le défunt Pasqua, même si vous touchez dangereusement à la politique), de me communiquer l’e-mail perso de votre quasi-jumeau. [Diable ! Il s’en est fallu de peu, quelque chose comme trois mois, je crois. Voyez que je suis bien informé ! Normal, j’ai été correspondant local de presse dans le passé.]
Avec mes meilleures salutations,
Jean-Pierre Raison
Nantes
Comme il fallait s’y attendre, mon message n’est pas arrivé jusqu’à son destinataire, d’où ce nouveau message que je m’empresse de ne pas reproduire ici tant il est neuneu et convenu. Au fait, brillants lecteurs, « neuneu et convenu », est-ce un pléonasme ou une paronomase* ? Réponse : les deux, mon capitaine de pédalo, de drôles de figures !
* Le pléonasme consiste à employer, dans une même phrase, une expression dont le sens est déjà impliqué par un autre mot, causant ainsi une répétition de sens. La paronomase est une figure de style consistant à rapprocher des mots présentant une similarité formelle ou une parenté étymologique. Le proverbe « qui se ressemble s’assemble » présente une paronomase.
Voilà pour les frères Beigbeder, et surtout pour Frédéric qui ne saura jamais que Mlle Elsa d’Horgevil a plus de talent que sa Solveig Vialle, et que Les Éditions du Net valent mieux que les Éditions Albin Michel, l’éditeur de ma tête de Turc préféré, j’ai nommé Monsieur Philippe de Villiers, alias « Le fou du Puy » ou « L’agité du bocage », selon Le Canard enchaîné, ou encore « Le vicomte à rebours » ou « L’attraction du Parc » (un Parc qui est une espèce de Disneyland à la mode de chez nous ; nous, les Vendéens, qui savons planter les choux, cultiver les betteraves et récolter les navets), selon moi.
Tant que j’y suis, enfonçons le clou de girofle, épiçons le tableau en disant deux mots sur le jeune Macron qui commence sérieusement à nous courir sur le haricot avec ses multiples apparitions télévisées. On va bientôt le comparer à la Vierge de Notre-Dame-de-Lourdes ou de Fatima. Et s’il continue à voyager à tort et à travers la planète pour se faire bien voir des grands de ce monde, on risque de le confondre avec la Madone des sleepings et le surnommer « l’Angelot des aéroports ». Un angelot pas très catholique quand il se mêle de religion, et par trop laïque quand il règne en décideur impérial au sommet de l’État.
Braves gens, je présume que cela ne vous a pas échappé, il y a de la graine d’autocrate dans ce garçon-là qui a le verbe tranchant et le discours emmerdant. Ce petit julot jupitérien nous gonfle et nous fatigue. On aimerait ne pas être pris pour des veaux par ce taureau ailé qui ne pense qu’à nous empapaouter.
Pour ma part, j’ai pris conscience de son amour du pouvoir, de son goût du commandement et de sa tendance « despotique », dès le 16 mai 2017. Voir mon post intitulé — « La ballade d’un idéaliste », un futur grand prix littéraire de l’année 2017 —, avec cette conclusion prémonitoire :
« Il n’est pas interdit de rêver, n’est-ce pas, surtout en ces temps (illusoires ?) où un jeune loup de 39 ans vient de prendre le pouvoir en France en accédant à la présidence de la République — et de quelle manière ! —, jusqu’à s’imaginer en sauveur d’un pays vermoulu et d’une société corrompue. Lui, notre sauveur ? Inaccessible espoir ? Toujours est-il que je lui trouve une belle gueule de Christ. Ne lui reste plus qu’à porter la barbe et les cheveux longs. Est-ce à dire que la couronne d’épines lui irait comme un gant ? ARRIÈRE BLASPHÉMATEUR ! ARRIÈRE SATAN ! Mes frères satiriques de “Charlie Hebdo” ont été kalachnikovisés pour moins que ça. Je file de ce pas à l’église de mon quartier, dénommé Saint-Pasquier, afin d’implorer le pardon du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et de prier jusqu’à épuisement, ce sera là mon châtiment pour ce crime de lèse-divin Jésus, amen.
À bientôt, j’espère…
Sinon, rendez-vous au Paradis des imprécateurs. »
Voilà, mes chers amis, mon post est fini, vous pouvez reprendre une activité normale, et répandre ma bonne parole autour de vous, en n’oubliant jamais que vous avez pour mission :
— de lire mon livre, La ballade d’un idéaliste ;
— de me soutenir afin que j’obtienne : le prix de « La Journée du Manuscrit » ;
— et bien sûr de diffuser l’excellent article de Jérôme Garcin, paru dans « L’OBS » du 6 juillet 2017, intitulé « Non sans Raison ». Je vous recommande même de l’apprendre par cœur et de le réciter tous les soirs avant de vous coucher.
Que la paix soit avec vous, surtout en cas de guerre.
Jean-Pierre Raison