VOUS NE TENEZ PAS À MOURIR IDIOT, JE PRÉSUME ? Une grenade lacrymogène en pleine figure est si vite arrivée. Alors, avant de faire comme tout le monde, de cesser le travail et d’aller manifester, je vous invite à vous pencher sur un ouvrage dont la lecture vous sera bénéfique et pourrait vous sauver. Non seulement celle-ci fera de vous un être plus cultivé, mais elle vous rendra heureux. Et, le moment venu, au cimetière, sur votre pierre tombale, sera inscrite, en lettres d’or, la noble épitaphe suivante :
Il est mort en fin lettré
et dans le bonheur le plus absolu
C’est pas beau ça ? J’en pleure de joie.
Cerise sur le gâteau, je vois que je vous ai convaincus et que vous laissez tomber ces histoires de grèves qui ne riment à rien, au profit de la littérature qui ne mange pas de pain. Par exemple, prenons le court texte qui suit, qui s’adresse à moi, l’un des meilleurs romanciers de Nantes, pour ne pas dire plus :
Selon vous, quand un éminent critique littéraire parisien écrit cela, c’est un blâme ou un compliment ? Vous me dites que c’est plutôt élogieux ? Nous sommes d’accord, et mon roman intitulé Quand le bonheur se fait chagrin est un (très) bon livre. En voici l’aplat de la couverture :
Les cheminots et autres corporations ont bien de la chance d’avoir le loisir de se promener dans les rues selon leur bon vouloir. Moi, l’écrivain Jean-Pierre Raison, je n’ai pas le temps de batifoler. Dix heures par jour, je suis à ma table de travail, et je me creuse le ciboulot pour pondre du texte. Car j’ai une œuvre littéraire à accomplir, mes amis ! Pas question de débrayer, c’est à fond les manettes en permanence, surtout si l’inspiration donne des signes de fatigue et qu’il faut la fouetter.
Donc, faire grève, je ne sais pas ce que c’est. Je n’ai jamais fait grève de ma vie, même au régiment, où je me mettais en quatre pour complaire à l’adjudant de compagnie. « Écoute la grosse caisse, bordel ! », me hurlait-il aux oreilles, et le 2e SM (sapeur-mineur) du 5e RMP (régiment mixte du Pacifique) que j’étais, avec seulement quatre mois d’armée, marchait au pas Légion mieux qu’un vieux briscard du 2e REP (régiment étranger de parachutistes) affichant vingt-trois ans de service. Soit dit en passant, régiment « mixte » ne signifie pas garçons et filles, mais soldats du Génie et légionnaires.
Même durant ma longue période de chômage, je me prenais la tête pour dénicher le boulot dont je rêvais. Ben oui ! Je ne cherchais pas n’importe quoi, j’avais de hautes ambitions. Je ne glandouillais pas, je traversais au pas de charge une oisiveté bien remplie. En somme, j’aurai été hyperactif jusqu’à ma retraite, totalement consacrée à l’écriture. Après une vie professionnelle faite de hauts et de bas, l’écrivain septuagénaire que je suis devenu met les bouchées doubles durant cette ultime période artistique. Il est vrai que j’ai eu la chance de finir ma carrière dans une petite maison d’édition et de m’initier à la PAO (publication assistée par ordinateur) naissante. Ainsi, ai-je publié une douzaine de livres que j’ai moi-même préfabriqués de A à Z. Tout cela est brillamment raconté dans plusieurs de mes ouvrages, à vous de mener vos investigations.
Justement, revenons à Quand le bonheur se fait chagrin, mon roman paru aux Éditions du Net, en juin 2014, et dont la presse n’a pas dit grand-chose, si ce n’est cet éminent critique parisien qui me prodigue des encouragements depuis des décennies, et qui ne se lasse pas de me soutenir. L’avenir lui donnera raison, j’en suis sûr. Viendra le moment où l’on parlera savamment de mon œuvre et, accessoirement, de mon humble personne, mais ce jour-là, je serai mort. Enterré dans le cimetière (baptisé « L’Aurore », comme quoi les Vendéens sont d’optimistes paroissiens qui espèrent en des lendemains ensoleillés) de ma bonne ville natale, Les Herbiers. Avec cette splendide épitaphe gravée sur la pierre tombale de mes parents et de la famille « Raison-Rondeau » :
Sa vie fut un roman
et son œuvre littéraire
est faite pour traverser le temps
Oui, mes chers amis, je sais, le lien entre cet ouvrage et les grèves (plus les manifs) qui perdurent, ne coule pas de source. Sauf que beaucoup d’eau sera tombée au cours de ce mois d’avril 2018, et qu’il faisait bon lire un roman à l’abri chez soi pour oublier ce tumulte et cette fureur qui régnaient à l’extérieur.
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POUR EN SAVOIR PLUS sur « Quand le bonheur se fait chagrin » :
Les Éditions du Net :
Amazon.fr :
Jean-Pierre Raison.
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