jeudi 19 septembre 2019

Jean-Pierre RAISON tel qu’en lui-même


Jean-Pierre RAISON, en 2011. Il a alors 65 ans.
Il est en retraite depuis trois ans, et son activité principale est l’écriture.
Il ne vit quasiment que pour elle, qui est sa drogue dure.
[Ne le dites pas à sa Bretonne de compagne, elle se mord les doigts d’être tombée 
sous le charme de ce Vendéen qui s’accroche à elle depuis plus de 40 ans.]
Il vient de publier, aux Éditions du Petit Pavé (éditeur angevin) un excellent ouvrage :
 LE QUOTIDIEN D’UN “O.S.” DU JOURNALISME,
l’édifiant témoignage d’un correspondant de presse nantais.
Bizarre comme en entrée en matière ! Non, ça, c’est du Raison tout craché, il faut qu’il parle de lui. Non pas pour se mettre en valeur, mais pour se faire connaître. Car, il a beau écrire depuis des décennies, il est un écrivain trop ignoré. À tort ou à raison, il se range même dans la catégorie des « écrivains maudits ». Reste qu’il n’est pas du genre à voir la vie en rose. La preuve, il se dépeint en noir et blanc. C’est idiot, de sa part, puisqu’il n’a pas un physique disgracieux. On dira même que, pour son âge, il est plutôt bien conservé. Non, non, il n’a pas mal aux chevilles, mais il fait un peu d’œdème en haut du pied.  
Bon, nous ne sommes pas devant le conseil de révision — cette juridiction chargée d’examiner si les individus destinés au service militaire sont aptes à y aller —, devant lequel il est passé en 1964, à 18 ans. Non seulement l’on a jugé qu’il était « bon pour le service », mais on lui a accordé un sursis. Vous en voulez la  preuve ? La voici :
Si vous pensez que tout cela prête à rire aujourd’hui, eh bien, sachez qu’en 1964, la rigolade était également de la partie au conseil de révision, comme nous le raconte Pierre Dupraz dans son ouvrage intitulé : Traditions et évolution de Passy, pp. 137 à 139.  [Pas le Passy des Parisiens bourrés aux as, du département de la Seine, Passy la commune française située dans le département de la Haute-Savoie en région Auvergne-Rhône-Alpes.] 
Le conseil de révision
« Avant d’effectuer leur service militaire, les jeunes sont sélectionnés lors du conseil de révision. Un rituel particulier et qui fait aujourd’hui sourire.
Jugez plutôt ! La scène se passe dans la mairie du chef-lieu de canton : pour les Passerands (originaires de Passy) à Saint-Gervais donc. Les jeunes de 18 ans sont convoqués pour être mesurés, pesés, observés dans le détail : dentition, vue, infirmités diverses, ceci devant un médecin militaire avec les gendarmes pour assesseurs. Mais le plus surprenant est que les garçons défilent en tenue d’Adam devant une très officielle commission composée des maires, du conseiller général, de l’adjudant de gendarmerie entre autres (ce sont des hommes évidemment). »
« Après examen du cas, si tout se passe normalement, la formule prononcée est “Bon pour le service”. Les recalés sont généralement un peu malheureux… Une époque révolue ! ». « Dès la sortie, les jeunes, décorés de cocardes tricolores, de rubans, et coiffés de chapeaux se rendent dans un des bistrots du bourg où ils prennent souvent leur première « cuite ». Parfois même, certains font une « excursion » dans une ville voisine pour une séance d’amours tarifées. Les jeunes ne sont pas les seuls à passer le conseil de révision, les étrangers qui deviennent français par naturalisation sont soumis à pareil traitement jusqu’à l’âge de quarante ans. Toutefois, ils n’effectueront pas leur service militaire pour charge de famille. » On observe sur ces photos que les jeunes conscrits ornent leur poitrine de cocardes tricolores. On constate également la présence de Passerands qui n’ont plus 20 ans depuis longtemps… ; ce sont les naturalisés, souvent des immigrés italiens.
Après ça, je présume que vous désirez en savoir encore plus sur moi. Qu’est-ce que j’ai bien pu vous raconter que vous ne sachiez déjà ? Là, je m’adresse à ceux et à celles [Notez que j’en suis resté à masculin/féminin, c’est-à-dire le « mâle grossier », en première ligne, pour prendre les coups, et la « femelle bien-aimée », pour les recevoir, pardon ! prête à les lui renvoyer dans la figure, ce qui fait deux yeux au beurre noir pour ma pomme.], qui ont mis le nez au moins une fois dans mon blog. Faites l’essai (ecrivaindenantes.blogspot.com), et vous verrez que je ne suis pas si répugnant que cela.
Si j’étais un porc-épic auquel personne n’ose se frotter, il y a bien longtemps que je me serais jeté sur la première autoroute venue. Comme je suis un bon et brave Français (de souche*) qui a fait son service militaire, à 25 ans, à Tahiti, dans le 5e régiment mixte du Pacifique (5e RMP) — « mixte » ne signifiant pas garçons et filles, mais soldats du Génie et légionnaires —, j’ai appris à retomber sur mes pattes. Voyez où peut mener un écrivain qui était partie pour ne rien dire, et qui se retrouve avec un article de plus sur le dos.

* Un « Français de souche » qui a passé 9 mois de sa vie au sein de la Légion étrangère, et qui mérite donc le respect. À bon entendeur, salut !

1re classe RAISON… à vos ordres mon colonel !

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