jeudi 19 septembre 2019

LE CRITIQUE INSPIRÉ et L’ÉCRIVAIN MAUDIT


Jérôme Garcin, le responsable des pages culturelles 
du newsmagazine « L’OBS », 
a consacré un très bel article à mon ouvrage 
intitulé L’ultime récital d’un écrivain maudit 
(voir, plus bas, la couverture du livre).



Comme le dit Jérôme Garcin dans ce papier excellemment tourné et emballant : « Jean-Pierre Raison rassemble dans ce “libelle autofictif” ses souvenirs, ses colères, ses insuccès, ses amertumes, ses calembours, ses néologismes et ses débuts de romans. »
Le bien nommé Raison mérite-t-il pour autant l’enviable titre d’« écrivain maudit » ? À chacun de lire cet ouvrage et d’en tirer sa conclusion. 
Après quoi, rien ne vous interdit d’aller voir du côté des divers éditeurs qui lui ont donné sa chance, à commencer par le dernier en date, Les Éditions du Net :

Hormis Les Éditions du Net, on trouve ses ouvrages chez la plupart des éditeurs cités dans la page « Du même auteur » qui figure au tout début de chacun de ses livres. On les trouve aussi dans les librairies traditionnelles ouvertes sur le numérique, lesquelles accueillent aussi bien les petites maisons d’édition que les éditeurs « en ligne », ce qui n’est pas le cas de ces passéistes arc-boutés sur leur étroitesse d’esprit.
Ce dernier paragraphe, j’en conviens, est un peu confus. Car, dans ce milieu éditorial, tout est plus ou moins trouble. Ce n’est plus un panier de crabes, mais un casier de langoustes. 
Cela dit, si vous aviez vraiment beaucoup peine à trouver un « grossiste » à votre goût, sachez que le géant Amazon est prêt à se mettre en quatre pour vous rendre service :

Première de couverture du livre


À part cela, je profite de cette information pour vous dire que l’écrivain maudit Jean-Pierre Raison envisage de prendre du recul par rapport à l’écriture. Une année sabbatique me ferait un bien immense, car j’en ai plus que marre de vivre comme un clochard involontaire et comme un exclu malgré lui. Ben oui ! Je ne peux pas gâcher ma vie indéfiniment, il me faut maintenant penser à réussir ma mort. Cela prendra sans doute du temps, car je ne suis pas du type suicidaire. Au contraire, j’espère bien en enterrer plus d’un, sauf si ce sont des parents, des proches, des amis, des personnes qui m’apprécient. L’ennui, c’est que de moins en moins de gens tiennent à moi. Non pas que je sois « infréquentable » ! Mais, je me suis tellement isolé que je me retrouve aujourd’hui abandonné par beaucoup. Certes, j’ai une compagne adorable depuis plus de quarante ans. Tout va pour le mieux (ou presque ?) avec elle, sauf ceci : elle n’a jamais admis que je devienne écrivain. Moi, je ne lui ai jamais reproché d’avoir pris sa retraite après 47 ans de bons et loyaux services, et d’avoir quitté l’Établissement français du Sang (EFS) de Nantes, avec la Grande Médaille d’or d’honneur du travail, épinglée à son chic tailleur en tweed : 


Quand j’ai fait sa connaissance, elle ignorait ce péché mignon qui m’occupait presque toute la tête, et qui devint une « putain de drogue dure ». J’avais déjà deux livres à mon actif : Des coquelicots parmi les ronces, terminé en 1976 ; Haut-le-cœur, bouclé en 1981Si j’inclus ce journal intime, non titré, qui marqua mon entrée en littérature en 1972, j’en étais déjà à 9 ans de pratique rédactionnelle, mais que des œuvres non publiées.
Bien sûr, malgré ces refus, j’ai continué de plus belle à tremper ma plume dans l’encre noire de mes nuits blanches. En fait de plume, hormis mon manuscrit autographe, et autobiographique, rédigé en secret pendant mon service militaire que j’ai effectué à Tahiti (j’étais sursitaire), et que j’évoque souvent dans mon blog, je rédige mes ouvrages en m’aidant d’une « bécane » : naguère une machine à écrire ; aujourd’hui un ordinateur. Mes « Coquelicots », je les ai tapés sur une vieille Remington portative, et mon « Haut-le-cœur », je l’ai saisi sur une grosse Japy (une marque française) aussi lourde et encombrante qu’un poste de télévision équipé d’un tube cathodique.

Il faudra que je vous reparle des nombreux livres que j’ai écrits, et qui n’ont pas trouvé preneurs. Ils n’ont pas été publiés parce que les éditeurs m’ont opposé des refus plus souvent qu’à mon tour. Pourtant, Dieu que je me suis battu pour dénicher l’oiseau rare (l’éditeur en or massif) ! Mes manuscrits ont souvent failli être acceptés, mais pour de bonnes ou mauvaises raisons, j’ai été recalé à chaque fois. Ce fut donc une succession de refus et de déceptions. Tout cela est consigné dans mes archives papier. L’apparition du numérique a changé beaucoup de choses, si bien qu’aujourd’hui je pourrais les publier. Je ne le fais pas, car j’ai d’autres projets d’écriture en tête. Néanmoins, petit à petit, me reviennent l’idée et l’envie de publier ces textes qui sont on ne peut plus édifiants. Je raconte tout dans le détail, et c’est parfois hallucinant ! Bientôt, pour vous montrer combien je suis obstiné, je ferai paraître les premières pages Des coquelicots parmi les ronces. Peut-être irai-je jusqu’à publier tout le manuscrit si ce directeur éditorial qui m’est cher relève le défi avec moi. Alors là, on verra ce qu’il m’en a coûté de chercher à me faire éditer. C’est simple, il m’en a coûté des années de chômage et une carrière ratée, voire saccagée.

Et plus le temps passe, plus l’enlisement s’aggrave, et les sables mouvants m’entraînent inexorablement. Jusqu’où, et jusqu’à quand ? Jusqu’à ce que la bête meurt, évidemment. 
Et la bête n’est pas le phénix, elle ne renaîtra jamais de ses cendres, d’autant plus que l’écrivain de malheur que je suis, ne sera jamais incinéré. Non, il veut un enterrement en bonne et due forme, avec un ensevelissement dans ce cimetière appelé « L’aurore », là où dorment ses parents tant aimés.

À + et à moins que… le destin ne s’y oppose.
J.-P. R.

Nota : J’ose espérer que personne n’aura l’audace de s’attribuer les titres de mes livres. Haut-le-cœur, ça me rendrait furieux au point de sortir la kalachnikov. Quant à Des coquelicots parmi les ronces, j’en ferais une affaire d’État. Et on retrouverait les pilleurs dans un sale « État », déjà qu’il n’est pas beau à voir avec ses budgets trafiqués et ses caisses trouées.

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